On pourrait penser que désinfecter et assainir le terreau en pots est beaucoup plus simple que celui du potager – le volume est réduit, et chaque centimètre de sol peut littéralement être contrôlé. Mais il suffit de se tromper légèrement dans les proportions pour dire adieu à la récolte. Dans le sol en plein air, on peut semer des engrais verts, ajouter du fumier malodorant, arroser avec de l’eau bouillante ou du permanganate de potassium. Et même en cas d’erreur, le sol peut se régénérer. Avec le terreau en pots, il n’y a pas de place pour l’erreur…
La désinfection du sol n’est pas une tâche pour les paresseux. Mais si des mesures de base ne sont pas prises, tous les efforts peuvent être gâchés. D’où vient la terre des sacs ? Souvent, c’est un sol utilisé dans des serres, tamisé et enrichi de tourbe, d’engrais minéraux et de remplisseurs de ballast. On y voit parfois germer des herbes inconnues, ce qui reste acceptable… Mais ce substrat est également “enrichi” en bactéries pathogènes, en spores de moisissures, en larves de pucerons et autres parasites.
Il existe plusieurs méthodes pour désinfecter le terreau en pots, que nous examinerons dans cet article.
Calcination du sol. Stérilisation du terreau
Mon grand-père, viticulteur et jardinier aguerri depuis 50 ans, désinfecte le sol pour les semis en 3 étapes : calcination, ajout de cendre au sol, et levure. Il fait littéralement “griller” la terre du jardin sur une grande poêle, en mélangeant régulièrement et en la vaporisant légèrement avec un pulvérisateur. Il mélange ensuite un pot de trois litres de terre avec une cuillère à thé de cendre bien remplie, puis il y ajoute de la levure. J’explique en détail ici comment utiliser la levure pour nourrir un petit jardin d’intérieur. Cette méthode est certes chronophage, mais elle garantit l’absence de champignons dans le sol et élimine toute vie nuisible. La cendre sert à la fois d’engrais et de stérilisateur supplémentaire, tandis que la levure enrichit le sol avec ses colonies et favorise l’absorption des nutriments par les plantes, en particulier l’azote. Cette méthode n’est cependant ni la seule, ni la plus pratique.
Une autre option consiste à calciner le sol au four (adaptée pour de petits volumes) : placez un sol humide dans un sac de cuisson et enfournez pendant 40 minutes à 180 degrés. Honnêtement, je trouve cette idée excellente.
Cuisson à la vapeur du sol au bain-marie
Sur une casserole d’eau bouillante, placez un tamis recouvert de gaze, ajoutez une couche de terre et couvrez la casserole avec un couvercle. Vous pouvez mélanger le sol de temps à autre. La procédure dure entre 20 minutes et 1,5 heure, en fonction de la quantité de terre à traiter. Après la cuisson à la vapeur, le sol doit respirer pendant un certain temps. Ajoutez ensuite de la levure ou tout autre engrais bactérien disponible dans un sol encore tiède. Il est efficace de stériliser le sol en petites portions, en plusieurs étapes.
Désinfection biologique du sol avec des fongicides
Les fongicides biologiques les plus populaires : Fitosporin, Barrière, Défense, Fitop, Intégral, Bactofit, Agat, Planzir, Alirin B, Trichoderma. Aucun d’entre eux n’utilise de produits chimiques mais emploie des bactéries “bénéfiques” pour lutter contre les champignons et bactéries pathogènes. J’ai pour la première fois utilisé un équivalent ukrainien de Fitosporin – FitoCid M. J’ai semé des graines de mini-tomates dans un sol traité avec ce produit. En général, les fongicides biologiques sont très appréciés par les jardiniers. L’important est de suivre scrupuleusement les instructions. Par exemple, l’emballage indique que la solution préparée de FitoCid ne doit pas être conservée plus de 24 heures, mais j’ai utilisé une jarre de trois litres et j’arrose toutes mes plantes avec cette solution depuis deux semaines. Ma récolte de cresson est ravie de cette irrigation – je n’avais jamais eu des pousses aussi luxuriantes !
cresson après traitement au FitoCid
Désinfection chimique du sol
Il est nécessaire de parler des fongicides chimiques, mais pas forcément de les utiliser, du moins pour nos jardins en intérieur. Je mentionnerai uniquement ceux qui ont une classification de danger de niveau 4 (faiblement dangereux).
Albit. Contient des acides terpéniques, un extrait de bactéries du sol et des oligo-éléments. Présenté sous forme de pâte. Empêche le développement de la pourriture des racines, de l’oïdium, de la pourriture brune, et d’autres maladies désagréables. Il est considéré comme un fongicide biologique ayant une action chimique.
Permanganate de potassium (manganèse). Une méthode ancienne mais peu efficace pour désinfecter le sol. Elle agit également comme un engrais contenant du potassium.
Ces types de préparations sont nombreux, mais il est peu probable qu’elles nous conviennent.
Sulfate de cuivre, sulfate de fer. Ils désinfectent, mais inhibent également la croissance des plantes. Peu adaptés à nos besoins.
Et enfin, une dernière méthode à mentionner aujourd’hui, la moutarde en poudre ! Elle est efficace contre les champignons, les bactéries, les virus, les thrips et les nématodes. Elle aère le sol et stimule la croissance des plantes. Utilisation : mélangez une cuillère à soupe de poudre de moutarde avec 5 litres de sol. Associez-la à un engrais azoté.
Mise à jour du 29.11.2016
Depuis que j’ai écrit cet article, j’ai commencé à prêter beaucoup plus attention aux sources d’information sur lesquelles je base mes matériaux. Bien que la désinfection du terreau en pot soit une pratique traditionnelle dans les pays post-soviétiques, elle n’est plus utilisée ailleurs. L’utilisation de biofertilisants avec des micro-organismes efficaces (Baïkal, Phytosporine, etc.) n’a pas d’efficacité prouvée dans des conditions réelles de terrain, bien que d’après ma propre expérience (non objective), les résultats soient présents. Selon certaines informations décrites dans l’article sur les préparations EM, les infusions maison avec des micro-organismes efficaces sont meilleures que les mélanges industriels (infusions avec des peaux de banane, jus de chou fermenté, levure).
