Quand j’entends le mot trèfle, mon imagination évoque l’essence même de tout ce qui est irlandais : le trèfle émeraude, la Saint-Patrick délirante, les lutins et les chaudrons d’or))). Mais ces derniers temps, le trèfle rouge est de plus en plus souvent associé à une salade de printemps et à une gelée de trèfle. Pourquoi ? Je vais vous expliquer.
Il se trouve que j’ai complètement changé la culture alimentaire dans ma petite famille. Grâce à une recherche constante pour mes articles, je découvre des goûts insolites issus d’autres cultures, et cela éveille en moi une envie irrésistible de tout essayer ! Mais pas les larves ou les scorpions, non. Ce genre d’exotisme ne m’attire pas… Je voulais apprécier différemment des plantes déjà bien connues, comme les mauvaises herbes. J’ai commencé avec les omniprésents
pissenlits
,
pourpier
et
chénopodes
, mais j’ai un peu manqué l’occasion d’essayer le trèfle rouge cette saison.
Aux États-Unis, le trèfle est utilisé comme fourrage pour le bétail, tandis que dans le delta du Yang-Tsé, cette fleur délicate est sautée avec des herbes et servie avec tout type de plat grillé. On dit que le trèfle rouge a un goût de journée d’été…
Ce type de “mauvaises herbes”, comme le trèfle, possède traditionnellement une valeur nutritive remarquable.
- Il contient 4 isoflavones (des analogues végétaux des œstrogènes) : formononétine, biochanine A, daidzéine, génistéine. Le trèfle est particulièrement bénéfique pour les femmes durant la ménopause, en cas de SPM ou de problèmes de fertilité. Il aide à réguler le fonctionnement des ovaires.
- Les racines profondes du trèfle lui permettent d’accumuler des minéraux, notamment du calcium et du magnésium, sous une forme facilement assimilable. Il aide à combattre l’ostéoporose et favorise le renouvellement des cellules muqueuses (autrement dit, il réduit les chances que des cellules cancéreuses se développent, par exemple, au niveau du col de l’utérus).
- Le trèfle rouge agit comme un antibiotique végétal à large spectre.
- Il a un léger effet laxatif et aide à l’écoulement de la bile.
Je penche en faveur de la consommation de toutes les verdures de saison, sans excès ni abus, car toute plante peut passer de remède à poison si son usage n’est pas maîtrisé. Pour cette raison, je ne souhaite pas donner ici de recettes de teintures à base de trèfle, bien qu’il en existe de nombreuses sur Internet. En effet, les phyto-œstrogènes peuvent perturber l’équilibre hormonal si les niveaux hormonaux ne sont pas surveillés régulièrement via des analyses. Pendant la grossesse, le trèfle est contre-indiqué.
Comment récolter le trèfle
Le trèfle rouge est comestible dans son intégralité, de l’inflorescence à la tige. Cependant, si vous ne prélevez que les fleurs, il continuera à fleurir, ce qui permet de récolter jusqu’à 3 fois les inflorescences. Les fleurs de trèfle rouge peuvent être séchées pour préparer du thé à l’aide d’un déshydrateur (un outil pratique) ou sur un endroit à l’abri du soleil pendant 2 à 3 jours.
Comment cuisiner le trèfle rouge
La façon la plus simple de profiter de cette “journée d’été” est de préparer un thé au trèfle : faites infuser 2 à 3 têtes de fleurs dans une tasse d’eau bouillante pendant 5 à 7 minutes. Ajoutez du gingembre, de la menthe, des baies séchées de framboise, des feuilles de cerisier ou de cassis… et une cuillère de miel.
Citronnade au trèfle rouge
Prenez 3 tasses de fleurs de trèfle, 4 tasses d’eau, 1 tasse de jus de citron, et 4 c. à soupe de miel. Faites bouillir les fleurs pendant 5 à 7 minutes. Laissez refroidir sans filtrer. Retirez les fleurs de la décoction tiède, ajoutez-y le jus de citron et le miel. Refroidissez et servez avec des glaçons.
Gelée de trèfle
Commencez par préparer une décoction :
Versez 4 tasses de fleurs de trèfle dans de l’eau bouillante (environ 4 tasses) et laissez infuser sous un couvercle toute la nuit. Filtrez et pressez les fleurs. Évitez d’utiliser des ustensiles en aluminium (en fait, il vaut mieux ne jamais en utiliser pour quoi que ce soit…).
Préparation de la gelée :
Prenez 4 tasses de décoction (si une partie du liquide s’est évaporée, ajoutez de l’eau), 8 cuillères à soupe de jus de citron, 2 sachets de pectine (chez nous, on peut utiliser de la Confisuc), et 8 tasses de sucre (c’est la quantité indiquée dans la recette originale ; personnellement, j’en mettrais moins de la moitié).
Mélanger l’infusion avec du jus de citron et de la pectine, porter à ébullition en remuant fréquemment. Ajouter tout le sucre et porter de nouveau à ébullition, faire cuire pendant environ une minute. Verser dans des pots préalablement préparés. Conserver au réfrigérateur. L’auteure de la recette étale cette gelée sur des toasts avec du beurre (quelque part outre-mer, dans une ferme de l’État du Nebraska).
Il ne faut pas négliger les feuilles et les pousses de trèfle - elles peuvent être utilisées dans la cuisine de la même manière que les blettes et les épinards. Fraîches dans des salades, ou coupées dans une soupe juste avant de la servir. En préparant cet article, j’ai lu le blog d’une jeune femme de Shanghai qui y possède un petit restaurant - elle se plaint que la plupart des cuisiniers des restaurants locaux ne travaillent qu’avec des épinards, se contentant de la facilité au lieu de chercher quelque chose de plus intéressant sur les marchés, comme du trèfle. J’y ai également lu que le trèfle s’accorde bien avec l’ail. Les recettes avec du chénopode dans
cet article
peuvent être adaptées pour le trèfle.
On pourrait essayer le trèfle en septembre, mais je vais patienter jusqu’à la tendre verdure printanière. Je ne manquerai pas de compléter cet article avec mes impressions et de nouvelles recettes !